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29/08/2006

Balade en pays Dogon (2ème partie)...

Partout dans les villages Dogons, il y a ces petites constructions sans fenêtre, isolées du sol : les greniers à grains.

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Dans chaque famille, les membres adultes ont leur grenier.L’homme a le sien (le plus gros) la femme aussi, et son grenier lui appartient.A l’intérieur, le grenier est partagé en 4, pour y mettre 4 céréales différentes.
A la jonction des 2 murets qui forment les 4 cases, il y a une petite réserve, pour les objets de valeur, les bijoux.
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Un autre édifice très important : la maison à palabre (A gauche derrière le Baobab à palabre).
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Le baobab est un arbre superbe, ici il est sacré, primordial, tout est bon dans le Baobab!  On se sert même de sa peau pour faire du fil ou des matériaux.
 
Baobab tout nu : 
 
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Baobab à moitié nu, je le trouve particulièrement beau!! : 
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(et Pour ceux qui ont lu «le Seigneur des Anneaux»,voici la preuve que les «Ents» existent) : 
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Autre construction importante des villages, le lieu de culte :
Dans un village, une petite église :

 
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Les Mosquées, même petites elles sont tout aussi magnifiques!! :
 
 
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Même technique de construction qu’à Djenné
Celle ci est en  cours de réalisation , on voit les briques de terre sèche avant d’être recouverte de boue.
 
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Il y a aussi, dans un coin , une minuscule maison : les femmes en période de menstruation doivent s’y isoler…
( car elles sont impures !) 
 
Et bien sûr, les puits : 
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Des associations caritatives Européennes sont très présentes en pays Dogon…
Les puits sont creusés grâce à des fonds Européen, qui financent aussi l’édification d’écoles, payent les instituteurs, construisent des moulins dans les villages, et soutiennent les initiatives locales.
Ici, «l’Europe» signifie quelque chose d’important, et on en constate les effets de façon concrète.
Ces aides sont bien moins présentes dans le reste du Mali, et le pays Dogon fait figure de «riche» aux yeux des autres région. Selon les conseils de Mambi, Drahman, et Belco : si on veut «aider» une école ou une "association de femmes", il vaut mieux choisir un autre endroit du pays, moins favorisé par les touristes et les associations caritatives.
 
Prochainement 3ème partie: la falaise...
 
V.V
 
 
Pour répondre au commentaire de Béatrix, voici la photo du site dont elle parle:
 "Construits par les Hohokam sur le modèle des habitations Anasazi plus au nord,ces maisons et silos proches de Phoenix datent de 1000 ans." 
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 Il y a une autre similitude qui m'a frappé aussi, c'est la façon dont les femmes Dogons travaillait le cuir, je sui tombée en arrêt devant un sac de cavalier Dogon: on dirait un sac de cavalier sioux ou Indien des plaines!!
sac de cavalier  Dogon: 
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Les similitudes entre les objets des civilisations Amérindiennes et asiatiques s'expliquent, et c'est l'évidence quand par exemple on compare des poteries précolombiennes et chinoise anciennes, ou autre exemple: la langue Navajo a les même racines que le chinois ancien.... mais avec l'Afrique??? et si c'est un hazard, alors  peut être que le même genre de géologie  donne aux hommes le même genre d'idées ?
V.V 
 
 

13/08/2006

Balade en Pays Dogon (1ere partie)

 En partant de Djenné vers Bandiagara pour aller en pays Dogon, on traverse encore une plaine qui, pendant l’hivernage (période des pluies), est inondée… En Avril (saison sèche), il ne reste qu’un court d’eau…
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Un bac pour passer d’une rive à l’autre…..

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Nous connaissions de nom «Bandiagara», car c’est la ville ou enseignât le sage Tierno Bocar, le maître  de qui deviendra le grand écrivain Amadou Ampathé Bâ, et nous voudrions bien nous y arrêter pour voir son école, si elle existe encore, des traces de son enseignement, ou sa tombe… Mais notre chauffeur Dhramane nous explique que ce n’est pas si intéressant, que bientôt il y aura un musée, mais pour l’instant, vu tout ce que l’on souhaite voir entre Bamako et Tombouctou (entre 700 et 1000 kms) il nous faut faire des choix !! Ainsi nous n’iront pas non plus dans le village de Niafunké ou vécu Ali Farka Touré… Drahmann nous emmène donc vers le pays Dogon : « là il y a des choses étonnantes à voir, alors en route ! »

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Après avoir descendu le long d’une haute falaise, on arrive dans une immense plaine fermée sur des kilomètres par cette même falaise… Il y a des habitations «dans« la falaise, c’est magnifique !
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 ( et cela me fait tout à fait penser aux habitations Anasazi dans le canyon de Chelly sur la réserve Navajo,   Je trouve en effet que c’est une chose très étonnante !!)
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D’après l’explication locale, les Pigmés ont construit ces villages, et se sont fait déloger par les Dogons, qui pourtant n’habitent pas dans la falaise mais en contre bas, dans la plaine… Avec Drahmane notre chauffeur, Mambi notre guide, nous allons rejoindre Belco qui nous accompagnera dans la visite d’une partie du pays Dogon… Dans chaque village, nous sommes hébergés dans le «campement».

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Les «escaliers» servent à monter sur les terrasses, là ou les visiteurs dorment la nuit ou se reposent … il fait plus de 40°, avec un vent  de sable brûlant, et chaque kilomètre à pieds entre les villages en vaut 5 !  Dans les campements, tout est beau, simple, calme…

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L’ eau du puit du village dans des seaux, et bien sûr pas d’électricité. L’ustensile qui semble le plus répandu dans le pays :
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la bouilloire en plastic, qui sert pour tout ce qui a à voir avec l’eau, des ablutions à la cuisine…

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Certains campements sont habités :

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Je pensais que le thé était une boisson des pays du désert, comme au Mali à partir de Tombouktou…  en pays Dogon, on en boit aussi, mais cela à l’air moins coutumier et pendant ces quelques jours, j’étais la seule à en boire…
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Le Thé, servi 3 fois dans la même théière (toute petite !) le premier, super concentré et âpre : le thé des hommes. On remet de l’eau, on sert le deuxième un peu moins fort : le Thé des femmes. Une fois bu celui ci, on remet une dernière fois de l’eau : le thé des enfants…  Même âpre, amer, et trop fort, il est plus ou moins bien réussi selon les régions… (et il est moins bon qu’en Afrique du nord ou au Moyen-Orient !!)
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 Naïvement je m’imaginais que la nuit à la belle étoile sous le ciel Dogon serait toute de beauté et de sérénité…

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Pas du tout.

La journée les villages semblent silencieux car il n’y a rien de motorisé ou d’électrique, et on ne prête pas attention aux bruits «naturels», mais la nuit …… Le soir tombe et l’âne, cet animal joli, doux, peu loquace avec quelques braiements drolatiques, se transforme en braillard  infernal ! toutes les 10 minutes, il brait jusqu'à  épuisement, il agoni en hurlements déchirants!! j’ai passé la nuit à attendre avec angoisse  sa mort,  pestant contre ces paysans sans cœur qui laissent leur âne crever de soif ou de faim ou de je ne sais quoi alors qu’il appelle désespérément !! J’aurais due être rassurée par le fait que TOUS les ânes des autres villages se répondaient pareillement en écho : ils n’allaient pas TOUS mourir cette nuit, quand même !! Au matin, Belco m’a expliqué que c’était le mode de communication normal de l’âne avec  ses congénères, et depuis je les regarde d’un œil beaucoup moins bienveillant, car je connais leur coté obscure… Donc la nuit, pour accompagner les ânes, les chiens aboient  et se répondent … Comme les villages sont au pied de la falaise sur des dizaines de kilomètres, tous les hurlements et braiements se répercutent contre la paroi et s’amplifient…
Vers minuit, les chiens se taisent, les ânes continuent de s’époumoner…
Vers 3 heures, les coqs commencent à chanter, et bien sur : se répondent…
Vers 5 heures, les montons et les chèvres se mettent à bêler, les ânes se taisent enfin !
Peu après commence un bruit sourd et régulier de bois frappé contre du bois… ce bruit m’a fait penser aux documentaires télé de mon enfance : les femmes en boubou qui pilent le mil ; j’étais partagée entre l’envie d’aller découvrir moi même la cause de ce bruit insolite et «humain», et l’envie de dormir enfin…
Je me suis réveillée 2 heures plus tard, en plein soleil, dans le paisible silence de la journée…

En nous baladant dans un des villages je suis tombée sur ça :

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qui semble confirmer le pilage de céréale au petit matin, de plus j’ai mangé de la spécialité Dogon : le Tô, pâte de mil servie dans une sauce poisson ou viande, c’est délicieux, très nourrissant, et ça se mange à tous les repas.

                       

Prochainement: 2ème partie:les villages.

                    3ème partie: la falaise, les habitations.

                                                                           V.V
 

 

11/06/2006

Tombouktou

TOMBOUKTOU !!!!!!!!

Première impression: une ville de sable, dans un nuage de sable......

Une ville fantôme, dans un halo de poussière... des ruines... presque personne dans les rues, mais il fait si chaud......

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La grande Mosquée...
Dans le même style que celle de Djenné, en terre, dont le crépis est renouvellé chaque année par les fidéles. 
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La Mosquée de Sankoré, centre universitaire rayonnant dans tout le monde Musulman au XVI siècle...
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Une porte est ouverte!! Les Mosquées de Tombouktou sont interdites aux non-musulmans, la "Grande mosquée" ne l'était pas il y a peu, mais devant l'irrespect des touristes infidèles, elle nous est fermée aussi... c'est trés frustrant....
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Nous avons eu la chance de visiter des trés belles et historiques mosquées: Damas, Alep, Le Caire, istanbul... la Grande Mosquée de Tombouktou a un attrait magique difficile à réprimer devant ce refus qui nous rappelle notre condition de touristes de base.
Nous sommes les seuls toubabs en en ville à cette période, nous tentons donc notre chance en demandant à rencontrer l'Imam de la Grande mosquée, grand personnage....
Il nous reçoit, nous en  sommes trés honorés.
Impressionnés, nous l'écoutons solenellement nous sermoner sur le manque de respect des lieux saints etc...Nous lui renouvellons l'assurance du notre, mais rien à faire..... 
La conversation n'en fini plus, entre silence et refus polis...
Intrigué peut être par notre obstination, l'Imam fini par nous expliquer que chacun de ses gestes, chacunes de ses paroles, est soumise au jugement de ses fideles qui en débattent entre eux. Jusqu'il y a peu, il arrivait à maintenir une petite ouverture sur le monde non-musulman, mais il a tant été critiqué, malmené, qu'il a fini par se soumettre et refermer toutes les portes de la Mosquée. Rappelons que se sont les fidéles qui choississent leur Imam, et qu'ils peuvent donc en changer...
 
Des enfants dans la rue, une trés jolie petite fille, qui porte les bijoux de "coiffe" typiquement tombouktienne. 
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gros plan sur le bijoux : 
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Il y a beaucoup de boutiques de photographe au Mali, les devantures sont imaginatives... 
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Le soir tombe... les deux couleurs de cette ville semblent être le sable et le bleu... 
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Ce matin, rendez-vous à 7h (les heures pendant lesquelles la chaleur n'est pas encore insoutenable) avec Mr Salem Ould Elhadj, érudit sur l'Histoire Tomboukou, la ville des 333 saints, ancien professeur d'histoire-géo, ancien attaché culturel de la ville.
Un vieux monsieur magnifique, au sourire lumineux, qui parle doctement comme on imagine que devait parler un "Monsieur le Professeur" du temps ou ceux-ci étaient respectés, comme le savoir qu'ils detenaient.
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Nous refaisons avec lui le tour des Mosquées, et des blibliothèques, car les manuscrits savants se sont transmis de descendants en descendants, et ici une famille sur trois en possèdent de trés vieux. L'époque glorieuse de la ville ne repose pas sur son faste ou son architecture, et j'étais un peu déçue par son aspect, même si je le savais. La gloire de Tombouktou repose sur son rayonnement intellectuel et scientifique grâce à une religion qui le permettait et même le prônait, à une époque où l'Europe s'engourdissait dans l'obscurantisme.
 
Il est tôt, les femmes cuisent leurs pains dans le four à l'exterieur de la maison, les fours sont privés mais quand la femme de la maison a terminé sa cuisson, n'importe qui peut y faire cuire son propre pain. 
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À Tombouktou les portes sont pleines de symboles: l'anneau pour frapper à la porte ne doit être manipulé que par le mari, comme ça tout le monde sait et se prépare car l'Homme de la maison arrive, et seule la femme doit lui ouvrir. Les carrés en métal et en, peinture rouge qui l'ornent, symbolisent le principe masculin et féminin (rouge pour le sang de la femme); les charnières en forme de colombes: la paix, dans la maison et dans le monde. Il y a aussi des trous percés dans la porte, qui servent d'oeilletons. L'encadrement est peint avec des versets ou des précepts.
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celle-ci est trés vieille:
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Mr Salem Ould Elhadj est connu et repecté, d'anciens élèves viennent le saluer avec émotion.
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Nous retournons vers la Mosquée de Sankoré et il nous raconte la splendeur passé de Tombouktou, le sage  Ahmed Baba (1553-1627, savant et scientifique) figure emblématique de la ville qui fit fuir Al Farouk (grâce de ses lumières intellectuelles) le mauvais génie (de l'obscurantisme)  blanc sur son cheval blanc  qui terrorisait la ville dès la nuit tombée. Les différentes colonisations, la plus longue est la marocaine, la dernière étant celle de la France.
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Il y a encore deux ou trois maisons d'explorateurs. La ville était interdite aux non-musulmans, d'où la fascination transmise de récits en livres et notes de voyages que ramenaient les explorateurs qui réussissaient à l'approcher ...
TOMBOUKTOU, rien que le nom résonne de mystères et de magie, et c'est bien sûr cette interdiction séculaire qui a fait fantasmer des générations d'écrivains . Le seul explorateur ayant réussi à ressortir vivant de la ville interdite est René Caillié, un Français. Il avait passé des années en Egypte à apprendre la langue Arabe, et il a réussi à s'installer à Tombouktou.
Mr Salem Ould Elhadj explique ainsi que la France ai pu coloniser la ville, car Grâce à lui l'armée avait des plans...
Mais les avis sur cette question divergent, d'aucun pense que l'on a jamais eu besoin de plan  de cette ville pour la conquérir depuis des siècles, et que d'autres explorateurs rusés (et plus discrets) en étaient ressortis vivant.... 
 
Nous avons passé deux heures passionnantes avec Mr Salem Ould Elhadj, à présent il s'en va donner une conférence sur le thème: "Les femmes, artisannes de la paix", thème qui lui tient fort à coeur...
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Maintenant nous allons vers le désert....
À l'orée, des tentes de "Bela", tribu traditionnellement esclave des Touarehg, à présent ils travaillent chez eux, ou pour eux... 
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Le désert autour de Tombouktou est planté, grâce à des fonds japonnais, pour freiner la progression du sable qui enlise inéxorablement la ville ...
Même si ça ne rend rien en photo, ce sable à perte de vue, que l'on devine pourtant habité, quadrillé, par les nomades Touaregh et autres...  ce silence... je comprend maintenant cette notion "d'appel du désert"....
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V.V.