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14/06/2008

(1) La vraie vie d'une hotesse de l'air...

Loin des clichés qui commencent à sérieusement dater: un vrai jour dans la vraie vie d'une hotesse de l'air, autrement dit "personnel de bord"... ou: "navigant", joli terme, non?

Je prends l'exemple d'un vol long-courrier, en moyenne entre 8 et 13 ou 14 heures de vol: on doit arrivé à son "briefing" 1h 30 avant le départ de l'avion. le "briefing se passe dans les locaux de la compagnie, je n'ai pas osé prendre de photos...
Pour résumer: l'équipage (un minimum une dizaine de personnes) est assit en face d'une table derriere laquelle se trouve les 3 chefs de cabine, dont la/le "Purser": Chef de Cabine Principal: responsable du vol et de l'équipage, c'est à lui/elle qu'échoit la gestion de tout grave problème succeptible d'être rencontré à bord ... ils nous font le topo sur les spécificités de l'appareil sur lequel on va voler, les rappels de sécurité (les équipements etc, que l'on connaît tous grace aux multiples stages de "maintien des compétence etc..) et bien sur, les aspects "commerciaux"... on a tous une "fiche de vol" qui récapitule tout ça, et sur laquelle chacun inscrit son "poste" de travail  attribué.

Si le commandant a le temps, il passe nous dire 2 mots .

On part tous à la navette qui nous conduit à l'avion et là, la course commence...

Chacun connait trés précisément sa tâche selon le poste qu'il occupe, tout est écrit sur sa fiche de vol.

On se précipite tous à son poste pour la "vérification des équipements de sécurité", pendant que les gens du ménage nettoient, passent l'aspirateur, les gens de la SERVAIR  mettent à bord  tout ce dont on aura besoin pour les services, plus les mécaniciens qui réparent les sièges, les télé etc.. c'est la cacophonie, les courant d'air glacials car les portes de l'avion sont ouvertes pour tous les différents corps de métiers....bref: le compte à rebours avant que les passager n'arrivent....mais chacun trouve son m2 pour faire son boulot le plus correctement possible en phase avec les autres (synergie! synergie!) et  roule ma poule !

Ensuite on s'attaque aux tâches "commerciales".. ceux qui sont responsables des galeys foncent sur les armoires et les trolleys pour en vérifier les contenus, repérer et anticipé pour son service (anticipation! anticipation!):



tout est là, en double profondeur... certaines armoires font 10kilos, c'est même écrit dessus.... c'est gentil de prévenir! (bien sur les problèmes de dos n'ont rien à voir avec le métier, dixit la "médecine du travail"!)

Ici on est en classe "business"...

Quand les passagers sont installés, on leur propose du champagne (ou ce qu'il préfère), des journaux, des magazines, on range leur veste dans les vestiaires, puis des "oshibori" bien chauds...

Après le décollage, des que l'on peut se lever, tout les "navigants" se précipitent à leur tache respective... c'est une habitude de travail de ne jamais perdre de temps, le but et la raison: on est tous là  pour un temps limité mais très rempli, et de notre efficacité dépend notre temps de repos sur le vol!

En "business" le service de repas peut durer 3 heures... et pourtant pour celle/celui qui as la tache de gérer le galey c'est très très rapide! toujours AN-TI-CI-PER la préparation des prochaines voitures pour les collègues qui font le service en cabine! c'est ça "être au galey"...

Sourire en cabine::



chaos au galey...

Des qu'on est debout aprés le décollage on prépare le trolley pour l'apéro, une fois que les autres sont en cabines et font le service, on saute sur les voitures "entrées" pour les gréer, puis une fois parties en cabines, on range l'apéro et prépare le chaud alors que les autres servent les entrées, on prépare les desserts, le café, les digestifs, quand ils en sont au plat chaud etc...ça speed!

Déboucher des dizaines de bouteilles en un temps record!

on se brûle, on se bat avec le matèriel...

Mais d'une façon générale, il y a une bonne ambiance... il y a toujours quelqu'un qui trouve le temps de plaisanter et de détendre l'atmosphère parfois tendu à cause du rythme de travail ...
Chacun sait ce qu'il a à faire, le travail est répétitif d'un vol sur l'autre selon les postes attribués, mais par contre, il dépend du bon enchaînement du travail des autres, tout le monde est interdépendant... ça se passe très bien sur la plupart des vols, heureusement...

Parfois, certaines personnes se permettent, disons......de faire le minimum, par exemple au poste de "Purser" ou "Chef de Cabine Principal".. certains brassent beaucoup d'air et de papiers (ce poste est responsable du coté administratif du vol) avec une expression affairée, qui ne trompe personne sauf elle/lui même....il y a "teeeellllllement" de papiers "à faire!!!
On en plaisante entre nous avec un air entendu... aprés tout certains excellent à regarder les autres travailler....
Aller, c'est plus "politiquement correct" de dire que ce cas est rare!!

Mais ce n'était pas du tout comme ça sur ce vol pris en photos, et c'était bien sympa!
D'ailleurs quand le/la CCP s'inclu naturellement dans le travail de l'équipage, comme c'était le cas sur ce vol, ça change tout!

Le service en classe "éco" (-nomique) est plus simple, heureusement, vu qu'ils doivent servir 200 ou 300 repas, voir plus selon les avions! et le "navigant" chargé du "galey" doit être lui aussi rapide et organisé, pour le bon déroulement du service, et la SY-NER-GIE (bien compris?!) de l'équipage en "éco"...


Et ne pas oublier les vrais "chefs" à bord : le commandant, et le/les pilotes!! il faut bien les nourrir aussi quand même!
Depuis les problèmes avec les US, la porte du cockpit est blindée et verrouillée, et la communication bien moins conviviale, bien qu'ici aussi, celà dépende en grande partie de la personnalité du capitaine.....



photo prise sur ce vol par le pilote:

Quand on se retrouve tous au "briefing" avant le vol, personne ne se connait, sauf rares exceptions.. pourtant on est sensé être tout de suite un "équipage" ... et ça marche!

C'est pour moi  l'aspect le plus étonnant de ce métier: personne ne se connait, on ne se reverra pas car les équipes changent à chaque vol, et pourtant s'installe instantanément une relation sociale de confiance...
Bon, si on regarde ça raisonnablement, c'est assez normal, je dirais même que c'est l'instinct de survie qui cause inconsciemment : tous enfermés dans la boite, en cas de problème, sa propre survie dépend des bons ou mauvais reflexes du collègue, et inversement, alors autant faire ami/ami avec!...
De plus, la grande promiscuité dans laquelle on travaille à cause de l'étroitesse et de l'encombrement de notre "espace vital" fait gagner du temps au niveaux des présentations! puis on a pas le temps, de tout façon...
Bref, tout le monde se tutoie et se permet une familiarité (parfois un peu trop direct) comme si on se côtoyait depuis des lustres.... On va vivre ensemble pendant la durée de la rotation, comme de bons vieux copains!

Lors des "gardes", entre minuit et 3H du mat quand l'avion est plongé dans le noir et file dans la nuit , on est plus inclin aux confidences intimes ou aux discussions les plus improbables, de la politique à la spiritualité en passant par la réincarnation ou ses croyances religieuses ou ses problèmes de couple... des trucs dont on ne discute pas avec le premier venu pourtant!! ....
Je suis sure que le fait de savoir que cette personne est une/un inconnu et qu'on ne la reverra jamais,  nous désinhibe ...
L'autre aspect, plus négatif, c'est que parfois on aurait envie de sympathiser, EN VRAI, avec quelqu'un, mais que le rythme et le roulement des équipages fait que l'on se perd de vue....
Nos relations sont donc pour la plupart totalement superficielles, et même: artificielles, puis qu'elles sont dû à la nécessité du boulot, et non à un choix....mais bref, c'est peut être mieux que d'avoir à supporter les même têtes pendant des années dans un bureau!

Après le premier service, et être passer en cabine avec les trolleys de "ventes hord taxes" (parfums, bijoux, babioles chères, cigarettes etc..),  on peut enfin manger... on est tous affamés, on a tous grignoté au passage des petits bouts de pain ou de gâteaux pour tenir le coup, le dernier repas est trés loin derrière nous, d'ailleurs on fini par ne plus savoir quand on a vraiment faim...
On peut s'assoir aussi enfin! sur de mauvaises chaises  ou comme on peut: on est debout à piétiner depuis 4 ou 5 heures... (bien sur, les problèmes de poids ou de circulation du sang n'ont strictement rien à voir avec le métier, dixit la "médecine du travail")

Et puis vient le moment tant attendu: le repos! Le CCP partage en deux le temps jusqu'au prochain service, et une moitié de l'équipage fera  la "garde" pendant que l'autres ira au "repos", et inversement.

Le poste de repos est un endroit gagné sur les soutes, si reduit qu'on ne peut se tenir debout, ni assis sur nos couchettes, je suppose que c'est le même systême que dans un sous-marin... la grande amélioration c'est le Boing 777 ou les couchettes sont vraiment à mesure humaines et toutes identiques...

ha! c'est sur, faut pas être clostro! d'ailleurs c'est pas si évident d'arriver à y dormir , mais bon, au moins on est allongé, ça fait du bien aux jambes....
Pendant ce temps ceux qui font la "garde" se tiennent éveillés comme ils peuvent, discutent, regardent vaguements les magazines, vont parler avec les pilotes, qu'il ne faut pas oublier!!! On doit vérifier trés régulièrement  que celui qui est aux commandes ne glissent pas dans les bras de Morphée sans s'en rendre compte...

Le moment que tout le monde redoute: la fin de son "repos", alors qu' enfin, on somnole depuis 10 minutes, le collègue vient  secouer doucement l'épaule pour dire: "ayé c'est fini! c'est ton tour de garde! ......... alors, vraiment, on se dit: "mais c'est pas vrai! qu'est ce que je fout là?!! surtout vers 3 ou 4h du mat!!!!!
Puis bon, ça passe... on a quand même parfois l'impression d'aller au bout de sa resistance physique... alors du café, du sucré, et ça repart.... ou pas....

Le deuxième service (un petit déjeuné dans la plupart des cas) est  en principe plus rapide (selon les destinations) et dure au moins une heure...
Le challenge est d'arriver à le finir avant la phase de "descente" de l'avion, durant laquelle pour des raison de sécurité (et la notre avant tout) on ne doit plus manipuler de materiel lourd....
Là  on remballe tout, on nettoie, on range pour laisser les galeys "dans le même état que celui dans lequel on aimerait les trouver" pour le prochain équipage.... on plombe les armoires et tout ce qui peut être volé pendant l'escale et l'avion atterri...
Malgré toutes nos précautions, les vols dans les  voitures de "ventes hors taxe" ont fait l'objet de traffic dans certaines escales rivalisant d'imagination pour démonter les voitures et prendre leur contenu sans laisser aucune traces! à présent il y des cadenas partout ! et nous en sommes responsables, avec toutes les conséquences financière. Par contre, pour ce qui est des bénéfices....

Au revoir, bonne vacances, bon séjour, merci à bientôt, bonne journée, couvrez vous il fait froid, n'oubliez rien..........

Nous sortons enfin de l'avion, on attend  la navette qui nous conduit à l'aéroport... on piétine encore et encore jusqu'au guichet des formalités... On attend encore et encore, nos valises..... heureusement dans cet aéroport on peut s'assoir ....
Nous ne sommes plus trés fringants, on pense tous à nos lits, à l'hotel... sur un vol long-courrier, en moyenne, on est levé depuis 24 ou 30h... (mais les problèmes de sommeil n'ont rien à voir avec le métier, les décallages horaire, les nuits blanches, un coup à l'est un coup à l'ouest, non non rien à voir! dixit "la médecine du travail")



Puis on marche, encore, pour trouver ce bus qui va nous conduire à l'hotel!! pourquoi "nos" bus sont-ils toujours garés le plus loin possible!!

AH enfin l'hotel, le lit.....
Des hotels super bien, qu'on ne pourrait pas se payer dans la vraie vie! dans des villes du bout du monde où tout est à découvrir!!........ si on en avait le temps... (mais bon, il reste encore certaine escales, peu certes, que l'on a le temps de visiter un peu...)

Le lendemain, c'est encore nous..... comme il n'y a pas de salle de briefing, cela se passe dans l'aérogare pour l'équipage ou dans l'avion:

C'est reparti pour un tour!!

Arrivé au petit matin à Paris, cette fois on se quitte pour de bon, on se recroisera peut être, on se fera un signe de tête ou un "bonjour" rapide dans un couloir (je connais sa tête, mais c'était quand? quel vol? on s'est raconté quoi?) mais un pourcentage imfime de chance que l'on retravaille ensemble, et quand bien même, on aura voler avec tant de gens différents entre temps que tout sera à recommencer...

C'est bien pour ça que tout le monde sacrifie au rituel de la BISE avant de rentrer chez soit, d'oublier et de dormiiirrr!



Et deux jours après, le navigant retourne naviguer!!

PS: pour ceux qui sont restés sur l'image de l'hotesse qui fait deux vols par mois en restant 10 jours à Papète et une semaine à Tokyo:
Dans ce métier tous les jours de l'année sont "ouvrables", il n'y a ni samedi ni dimanche ni jour férié ni noël ou jour de l'an... le seul jour considéré  et payé comme férié est le 1 mai...
Nous n'avons connaissance de notre programme du mois,  seulement le 25 du mois d'avant.
Le temps de repos aprés un vol est de 3 jours maximum pour les vols les plus longs.

Les bénéfices de ce métier, selon moi:
Ne pas resté enfermé dans un burreau avec les même têtes, les même chefs et sous-chefs et adjoint au chef...
Avoir ses jours de repos en semaine, pour pouvoir suivre des cours par exemple...
Voir en vrai les sites, les monuments, les cultures qui nous ont fait fantasmer dans les livres... même si c'est au pas de course!
Etre  toute seule et indépendante dans des villes inconnues, et marcher droit devant pour les découvrir... malheureusement, en tant que femme, cette liberté ne tient que dans peu de pays: seuls certains pays d'Asie, d'Europe ou d'Amérique du nord..... et je parle d'expérience.

V.V

 

 

10/03/2008

Le Pré Saint Gervais, suite... la "Villa du Pré"

La "Villa du Pré"... enclave de calme, de verdure... on passe le porche sous une petite barre d'immeuble moche sur la riue André Joineau....

et voila, on change d'espace temps...

Des maisons de tous styles (et des fois c'est pas triste!) , de minucules, de trèèès grandes avec des cabanes dans les arbres, la campagne quoi... il manque le champ au bout de la rue! comment un tel ilot, d'une telle superficie, a t-il pu survivre aux promoteurs, colé à Paris? mystère... ici pas de carrières en sous sol comme ce qui a permit au quartier de "la Mouzaia" du 19ème d'échapper aux buldozers de l'ère Pompidou... 

Dans la "Villa du Pré", il n'y a que 4 rues, mais dans chacunes, plusieurs venelles pavées, étroites et discrètes, avec des jardins qui donnent sur des jardins....

Par exemple la jolie maison d'un couple d'amis:

 

                                                                V.V
 

27/02/2008

Le Pré Saint Gervais, suite... pêle-mêle..

Le Pré, images pêle-mêle...

Des maisons perdues aux milieux des tours...





des lieux... on se demande ce que c'est....


(vous avez vu le filet d'oignons?)



 

au prochain numéro: "La Villa du Pré"..                        V.V