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14/05/2012

Le club des cinq à Tokyo, jour 2

Puis que personne ne dort au delà de 5h du mat (le décalage horaire est de 7 heures), nous avons décidé d'aller au grand marché aux poissons de Tokyo.
D'abord, toujours le même casse-tête pour prendre le metro, tout est en japonais, le prix est différent pour chaque station, et les lignes sont privées se qui fait qu'aux changements on doit ressortir du metro et re-payer un ticket....Pas toujours évident à comprendre...

Il y a beaucoup de personnel dans le metro: aux guichets, aux point infos (mais ils parlent rarement anglais) et sur les quais, de plus le "service" aux usagers est d'une ... euh... disons  "autre qualité" qu'en France (à Paris en tous cas puisque je ne connais que lui en France)
Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais vu l'empressement du personnel de quai, j'imagine un message "attentionné" à l'endroit des usagers....

Un joli jeune homme bien représentatif des usagers japonais aux heures de pointe: costard-cravatte-attaché case- mobile phone et les yeux fermés... Dort-il? Dorment-ils tous?

La station du marché aux poissons: TSUIKIJI SHIJO, toutes les stations de la JR line ont leur tampon!! nous commencons notre collection:

Le marché est fermé!! ce jour des enfants "kodomo no hi" est férié.... alors nous nous baladons dans les petites rues autour du marché...

Un fabriquant de baguettes

Un charmant patissier et ses délicieux gâteaux tout frais, de la pâte de riz fourrée à la pâte de haricot rouge

Et bien sûr le sushi bar, avec le tapis à sushis, tous plus appétissants ou étranges les uns des autres...Mais ces sushi de 8h30 du mat, ainsi que divers expérimentations alimentaires locales, vont nous peser sur l'estomach toute la journée...

En route pour le musée Ghibli

Interdiction de photo, dommage car c'est très beau de voir tous les dessins et le matériel de tavail de Myazaki. Une photo des visiteurs qui se prennent en photo, un thème universel

Et plus loin mais dans le même coin de Tokyo, le cimetière de Tama ou nous allons visiter la tombe de Sazanami IWAYA, l'écrivain dont Marine à traduit plusieurs oeuvres.
Quelques photos du coin, tout est si beau ou étonnant, le moindre espace urbain vide est rempli de végétation avec ce goût rafiné et esthétique propre à ce pays...

Les fils electriques pendent partout de façon apparente à cause des tremblements de terre, c'est bizarre au début, puis on fini par trouver ça beau, aussi....

En chemin vers le cimetière Marine achète des fleurs à deux petites mamies, si "japonaises"...

Les cimetières japonais sont différents des notres, la nature y est magnifique, mais aussi "merveilleuse" au sens magique du terme, et encore, celui ci est en ville, mais les cimetières de campagne sont ensorcelés...

Nous trouvons la tombe de l'écrivain, Marine nous explique tout....

Commentaire de Marine, que je mets sur la "page" pour plus de visiblilité:

"Contente de voir ces photos, de lire ces résumés de nos pérégrinations dans un Tôkyô que je n'avais pas foulé depuis longtemps.
J'avais déjà tout cela en tête, les fils électriques en aérien, les petites gens, tous les petits métiers de services, les bureaux d'informations, les annonces dans les trains ("merci de voyager sur nos lignes, éloignez vous de la bordure du quai...") ce n'est pas si différent des nôtres mais les annonces sont incessantes ici.
On remarque les panneaux partout d'explications et de mode d'emploi pour n'importe quel lavabo ou toilettes publiques, pour les "smoking corner" dans la rue placés à des endroits précis (il est non-recommandé de fumer en marchant dans la rue ou dans les endroits non désignés); Le panneau adorable sur le quai de gare dit : "les personnes qui ont laissé tomber un objet sur les rails sont priées de s'adresser au personnel de la gare", tout cela n'avait pas beaucoup changé; j'ai retrouvé presque tout intact au premier abord. C'est cela qui m'a le plus étonnée au début.


Au fil du temps, j'ai constaté que, tout de même, de manière un peu anecdotique, il y a eu quelques changements dans la vie quotidienne.
Les petits magasins, tels que celui des deux vieilles femmes sur ces photos, ont quasi disparu du centre de Tôkyô.
Les gens eux-mêmes semblent ne plus avoir peur de l'étranger qui baragouine quelques mots dans un japonais poli mais sans plus; J'ai du mal à maîtriser les différents niveaux de langage, entre politesse honorifique et humilité de bon aloi, je me suis contentée cette fois, dans la rue, de la politesse de base et ça a bien marché. ça m'a fait plaisir de retrouver mes mots en japonais. Autrefois, dès que je m'adressais à quelqu'un, je sentais une certaine panique devant l'étrangère que j'étais.

Maintenant, les étrangers sont peut-être mieux connus, moins effrayants. Mais il y a eu, parait-il, beaucoup de départs depuis l'année dernière....
Évidemment, quand on lit et comprend le japonais, c'est beaucoup plus facile de se déplacer et de demander son chemin.
Je suppose que ne pas reconnaitre les kanjis, de ne plus savoir lire, rend le voyage différent ; les repères sont visuels mais ça marche aussi apparemment. Malgré tout, il est facile de se perdre, je n'ai pas bien compris plusieurs fois les indications qu'on me donnait. Les distances sont étranges ici.

 
J'ai vraiment apprécié que nous prenions le temps d'aller visiter ensemble le cimetière de Tama et de me permettre de trouver la stèle de la famille d'Iwaya Sazanami. Cet auteur m'a accompagné de longues années et j'étais contente de lui rendre cet hommage. En même temps, une tombe est une tombe, alors...
Les photos montrent bien la beauté de cet après-midi là.

Au bureau d'information du cimetière, où l'on m'a bien entendu très bien reçue, j'ai demandé aussi où se trouvait la tombe de Mishima Yukio que je savais être enterré là. Le préposé m'a répondu que la famille de Mishima a interdit de divulguer cette information (par honte ?).
Je n'en saurai pas plus.


Ce cimetière est non seulement en ville mais il est relativement récent, pas plus de 100 ou 120 ans je crois et pas spécialement bouddhiste ni shintoïste au contraire des cimetières typiques du Japon où on peut effectivement craindre les apparitions de fantômes ou de phénomènes étranges.
La concession a été achetée à la mort de Sazanami, mort en 1933. Sur la stèle sont gravés les mots : Famille de Sazanami IWAYA Suéo. Sazanami est son nom de plume, IWAYA son nom de famille, Suéo son prénom de naissance; Il était chrétien, d'où la croix gravée. La concession a été endommagée par le tremblement de terre de l'année dernière. J'ai acheté une belle branche fleurie pour décorer sa tombe, ce que je n'ai jamais fait pour mon propre père. Il est des familles qu'on s'invente.

Deux jours plus tard, je suis allée rendre visite à un de ses descendants, critique d'art, professeur et traducteur de surréalistes français, qui m'a extrêmement bien reçue et très longuement, chez lui. Nous avons devisé, il m'a montré des documents émouvants, nous avons partagé un repas (un bon gros plateau de sushi !) avec sa famille. C'était très très bien.

Commentaires

Contente de voir ces photos, de lire ces résumés de nos pérégrinations dans un Tôkyô que je n'avais pas foulé depuis longtemps. J'avais déjà tout cela en tête, les fils électriques en aérien, les petites gens, tous les petits métiers de services, les bureaux d'informations, les annonces dans les trains ("merci de voyager sur nos lignes, éloignez vous de la bordure du quai...") ce n'est pas si différent des nôtres mais les annonces sont incessantes ici. On remarque les panneaux partout d'explications et de mode d'emploi pour n'importe quel lavabo ou toilettes publiques, pour les "smoking corner" dans la rue placés à des endroits précis (il est non-recommandé de fumer en marchant dans la rue ou dans les endroits non désignés); Le panneau adorable sur le quai de gare dit : "les personnes qui ont laissé tomber un objet sur les rails sont priées de s'adresser au personnel de la gare", tout cela n'avait pas beaucoup changé; j'ai retrouvé presque tout intact au premier abord. C'est cela qui m'a le plus étonnée au début.

Au fil du temps, j'ai constaté que, tout de même, de manière un peu anecdotique, il y a eu quelques changements dans la vie quotidienne. Les petits magasins, tels que celui des deux vieilles femmes sur ces photos, ont quasi disparu du centre de Tôkyô. Les gens eux-mêmes semblent ne plus avoir peur de l'étranger qui baragouine quelques mots dans un japonais poli mais sans plus; J'ai du mal à maîtriser les différents niveaux de langage, entre politesse honorifique et humilité de bon aloi, je me suis contentée cette fois, dans la rue, de la politesse de base et ça a bien marché. ça m'a fait plaisir de retrouver mes mots en japonais. Autrefois, dès que je m'adressais à quelqu'un, je sentais une certaine panique devant l'étrangère que j'étais. Maintenant, les étrangers sont peut-être mieux connus, moins effrayants. Mais il y a eu, parait-il, beaucoup de départs depuis l'année dernière....
Évidemment, quand on lit et comprend le japonais, c'est beaucoup plus facile de se déplacer et de demander son chemin. Je suppose que ne pas reconnaitre les kanjis, de ne plus savoir lire, rend le voyage différent ; les repères sont visuels mais ça marche aussi apparemment. Malgré tout, il est facile de se perdre, je n'ai pas bien compris plusieurs fois les indications qu'on me donnait. Les distances sont étranges ici.

J'ai vraiment apprécié que nous prenions le temps d'aller visiter ensemble le cimetière de Tama et de me permettre de trouver la stèle de la famille d'Iwaya Sazanami. Cet auteur m'a accompagné de longues années et j'étais contente de lui rendre cet hommage. En même temps, une tombe est une tombe, alors...
Les photos montrent bien la beauté de cet après-midi là.

Au bureau d'information du cimetière, où l'on m'a bien entendu très bien reçue, j'ai demandé aussi où se trouvait la tombe de Mishima Yukio que je savais être enterré là. Le préposé m'a répondu que la famille de Mishima a interdit de divulguer cette information (par honte ?). Je n'en saurai pas plus.

Ce cimetière est non seulement en ville mais il est relativement récent, pas plus de 100 ou 120 ans je crois et pas spécialement bouddhiste ni shintoïste au contraire des cimetières typiques du Japon où on peut effectivement craindre les apparitions de fantômes ou de phénomènes étranges.
La concession a été achetée à la mort de Sazanami, mort en 1933. Sur la stèle sont gravés les mots : Famille de Sazanami IWAYA Suéo. Sazanami est son nom de plume, IWAYA son nom de famille, Suéo son prénom de naissance; Il était chrétien, d'où la croix gravée. La concession a été endommagée par le tremblement de terre de l'année dernière. J'ai acheté une belle branche fleurie pour décorer sa tombe, ce que je n'ai jamais fait pour mon propre père. Il est des familles qu'on s'invente.
Deux jours plus tard, je suis allée rendre visite à un de ses descendants, critique d'art, professeur et traducteur de surréalistes français, qui m'a extrêmement bien reçue et très longuement, chez lui. Nous avons devisé, il m'a montré des documents émouvants, nous avons partagé un repas (un bon gros plateau de sushi !) avec sa famille. C'était très très bien.

Écrit par : Marine | 14/05/2012

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