Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/05/2006

Toumani Diabaté

medium_portrait.jpg

Nous avions eu la chance de rencontrer Toumani chez lui à Bamako alors qu'il répètait avec ses musiciens et qu'il partait dès le lendemain pour une tournée en Europe.

Le 11 il était à Paris au "Cabaret Sauvage" à la Villette, et bien sur nous sommes allés le voir.

medium_groupe_b.jpg

medium_portrait_b.jpg

La salle est archi pleine et l 'ambiance est vite surchauffée grâce de l'orchestre car Toumani est sur scène avec une quinzaine de musiciens et chanteurs, chacun d'eux sera à l'honneur...

Les 3 chanteurs ont une voix trés différente, j'ai particulièrement aimé celle de ce monsieur là, dont la voix est puissante et feutrée à la fois; de plus il a chanté une trés belle et longue complainte pour Ali Farka Touré, c'était trés beau et émouvant.

medium_chanteur_.jpg
Les chanteurs devaient raconter des choses sur Toumani car ils s'adressaient autant au public qu'à lui qui éclatait de rire ou les remerciait pendant les morceaux.
medium_groupe.jpg
medium_chanteuse.jpg
Les spectateurs mais surtout les spectatrices venaient danser sur scène sous les acclamations et les encouragements du public, ce qui a l'air d'une pratique tout à fait normal et qui ressemble pour nous à une grosse fête familiale !! Certains jetaient des billets de 20 ou 50 € sur scène, d'autres venaient offrir leur montre ou leur bijoux aux musiciens ou chanteurs, tout ça en dansant !!!!!....
medium_dscf1862.jpg
Il devait y avoir des personnes de sa famille ou de ses amis dans la salle car tout le monde causait haut et fort en s'interpellant et en riant !!!
medium_rire.jpg
Puis vers la fin au bout de 2 bonnes heures de concert, Toumani nous a expliqué combien il était simple de jouer de la Kora : le pouce gauche pour les basses, le pouce droit pour l'accompagnement, les indexs pour le solo..................... trés simple en effet , surtout avec 21 cordes!!!!
medium_micro.jpg
Il nous a aussi fait un petit discours sur Ali Farka et l'admiration qu'il lui vouait, tout ce qu'il a apprit grâce à lui et qu'il apprend encore.
V.V

15:45 Publié dans Chroniques et photos de concerts. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, photos, concert, Toumani Diabaté | |  Facebook

04/05/2006

Bamako Blues

Quelques rencontres avec des musiciens maliens.

 

A peine descendus de l'avion, on se retrouve à l'Académia. Un petit café dans la périphérie de Bamako. L'équivalent du Vanilla Café au Pré pour ceux qui connaissent. 30 personnes au grand maximum. Quelques musiciens commencent à chauffer la salle. Débarque Lobi Traoré, un bluesman malien dont nous avons un disque ici. Il vient juste de terminer son poulet grillé mangé dans la gargotte du coin de la rue et s'installe au milieu de ces musiciens. S'en suit 1h30 de blues du cru, lent, mélodieux, mais puissant malgré tout....un vrai bonheur. On ne pouvait espérer meilleure entrée en matière.
medium_lobi_t.2.jpg

Quelques jours plus tard, un ami malien nous emmène chez Toumani Diabaté, un maître de la Kora, comme cela, quasiment à l'improviste. Il est en train de répéter avec 20 musiciens car il part le lendemain en tournée en Europe (pour info, il sera le 11 mai au Cabaret Sauvage à Paris, nous y serons également). Il interrompt quelques minutes sa répétition pour nous recevoir. Il n'a pas vraiment le temps de répondre à nos questions mais propose un rendez-vous à Paris.

medium_toumani_1.jpg
medium_toumani2.jpg
Nous le laissons à sa répétition, déja très impressionnés qu'il nous ait accordé ces vingt minutes sporadiquement interrompues des sonneries de ses 2 téléphones portables. Les musiciens attendent, 2 ou 3 guitares, la basse, la batterie, les xylophones, les ngonis et autres djembés. Une unique kora, la sienne. Pour ceux qui souhaitent le découvrir, ce disque magnifique "in the heart of the moon" enregistré en 2005 avec Ali Farka Touré peu de temps avant la disparition de ce dernier.
medium_toumani3.jpg
2 rendez-vous ratés également. Le premier avec Boubacar Traoré, dit Kar-Kar, l'un des précurseurs de la musique ne provenant pas des griots, dépositaires ancestraux des musiques traditionnelles. Malgré le rendez-vous donné par un membre de sa famille, Kar-Kar était aux champs, cultivant sa terre. Sa demeure est simple et son fils nous invite à l'attendre jusqu'à son retour de ses terres, à la tombée de la nuit. Etant en début d'après-midi, nous proposons de lui téléphoner dans la soirée. Le rappelant par l'intermédiaire d'un ami malien, il nous fait comprendre qu'il mène une vie simple aujourd'hui et ne souhaite pas spécialement parler de sa carrière. Nous n'insistons pas bien que notre ami promette qu'il nous recevra quand même si nous retournons le voir. Pas de forcing, juste la sensation de l'avoir froler. Et cela n'empèche en rien de continuer à se délecter de sa musique.
medium_carcar.jpg
Nous nous rendons ensuite chez Tiken Jah Fakoli, notre ami le connaissant personnellement. Il se repose, revenant le matin de Mopti et reprenant le soir même l'avion pour Paris. Même s'il ne faisait pas parti des musiciens que nous souhaitions rencontrer, la virulence de ses textes m'avait interpellé depuis mon périphérique parisien. Sa voix s'élève au dessus des autres pour denoncer les règles en vigueur dans les politiques africaines (dirigeants africains et occidentaux). Ceux qui s'interessent un minimum à l'Afrique ne peuvent pas lui donner tord. Très peu de poches extrèmement pleines, un maximum de poches complètement vides, sous le regard bienveillant de ceux pour qui nous votons et des patrons de multinationales qui les entourent. Heureusement que cette voix forte existe. Cela pourra-t-il durer, cela servira-t-il à une quelconque amélioration ????? Je regrète à postériori de ne pas avoir pu discuter de cela avec lui.
medium_tiken.jpg
Pour finir l'image de ce vieux musicien jouant au sein d'une petite formation chargée de mettre l'ambiance dans un hotel de la capitale. Cette dégaine, ce regard, la vielle Gibson élimée, et surtout cette impression que nous le rencontrerons à nouveau, certainement dans une boite de blues de la Nouvelle Orléans.
medium_vieuxblues.jpg
Th. V

03/05/2006

MALI, Djenné


Nous prîmes l'avion pour aller de Bamako à Mopti et rejoindre Djenné en vieux 4 fois 4... l'avion était certes à hélices, mais il volait gracieusement et sans heurt !!!!!! et comme on devait faire encore d'autres trajets en avion, nous en fûmes fort soulagés.............

medium_dscf1118avion.jpg
En plus l'hotesse était si belle que je l'ai prise en photo ::
medium_dscf1123hotesse.jpg
C'est la saison sèche, le fleuve c'est évaporé et les habitants de la ville profitent de la boue fertile sous la croute de terre du lit du fleuve pour y cultiver leur potager et fabriquer des briques.
Les maisons de Djenné sont en briques de gadoue mélangée à de la paille et séchées au soleil.
A présent les briques sont faites à la "française" de forme rectangle, héritage de la colonisation; avant elles étaient rondes moulées à la main.
medium_dscf1131brique.jpg
Une fois les maisons construites en briques de terre, on les recouvre de boue protectrice (crépissage) que l'on doit renouveller chaque année.
Les "clubs" de toutes sortes ont une grande importance au Mali, ce sont des associations d'amis ou de relations, chacun participe financièrement à un "tronc commun", mais aussi en donnant de son temps pour l'entre aide, et de son énergie comme par exemple refaire le crépissage des maisons; dans tous les cas on peut compter sur l'aide du club chacun à son tour: la devise est "je donne car un jour c'est moi qui aurait besoin d'aide".....
 
 
Les rues de Djenné, on dirait une ville de chateaux de sable, l'effet est magique :
medium_dscf1155rue.jpg
medium_dscf1164rue.jpg
medium_dscf1176rue.jpg
La grande Mosquée, classée par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité.
medium_dscf1182mosquee.jpg
medium_dscf1159mosquee.jpg
Chaque année, on refait le crépissage de la mosquée, toute la population s'y met. C 'est même le seul jour de l'année durant lequel la mosquée est ouverte aux non-musulmans pourvu qu'ils mettent la main à la pâte... Les poutres en bois qui ressortent des murs sont en fait les échelles qui servent à monter et à accrocher les sacs de boue pour accéder jusqu'en haut des façades.
La mosquée a 5 portes pour les hommes et 3 portes pour les femmes. (tiens pourquoi?)
medium_dscf1165mosquee_de_dos.jpg
Quand les enfants arrivent à 15 ans, ils doivent partir de chez eux pour être indépendants. Les filles vont chez leur grand-mère ou une tante, les garçons eux se trouvent une pièce avec des copains et y vivent en petit groupe. Ces "pièces" ne doivent pas faire partie de la maison familliale, et sont repérables car les portes en sont peintes de couleurs vives, avec toutes sortes d'inscriptions selon la fantaisie des ados qui l'habitent.
medium_dscf1174aaa.jpg
Mouflets :
medium_dscf1170enfant.jpg
medium_dscf1196fille.jpg
Le marché:

medium_dscf1198marche.2.jpg
La construction de la ville repose sur une histoire : les murs des maisons s'effondraient au fur et à mesure de leur élévation, alors les habitants ont fait appel au marabout qui a conclu d'aprés certains oracles qu'il fallait sacrifier une jeune fille vierge (comme c'est original !!) pour la construction de la ville. On désigna une jeune fille et l'emmura vivante. Sa tombe est un lieu de prière.
medium_dscf1177tombe.jpg
Les façades de maisons sont construites selon des symboles précis:
le gros auvent au dessus de la porte date du temps ou les enfants pouvaient être enlevés par quelqu'un d'une autre tribu ou d'une autre ethnie afin d'esclavage; ces ennemis étaient à cheval et le auvent épais et bas les empêchait de pénétrer dans la maison, de plus l'entrée de la maison est un sas: on ne rentre pas directement dans la pièce principale .
Au dessus de la porte se trouve symbolisée la famille: les crénaux représentent le nombre d'enfants: ici 5, les petites colonnes en forne de phallus: le principe masculin, les percées: le principe féminin.

medium_dscf1201maison.jpg
V.V